Etape 15 : Gabas - Gourette
Ce jour-là, il ne s'agit pas de perdre de temps : l'étape va être longue. Alors mal réveillés et un peu pressés, nous plions la tente et nous nous mettons en marche.
Les balises se font plutôt rares mais têtus, nous filons quand même. Et puis, à un moment donné, la case de la lucidité finit par se réveiller et nous nous rendons bien compte que nous ne sommes pas sur le bon chemin... Mince alors ! Nous ne devions pas perdre de temps aujourd'hui !
Il faut que nous revenons au refuge mais ça va nous prendre du temps... alors nous faisons du stop. Un homme nous ramasse et nous reconduit au refuge. Selon lui, le GR reprend juste derrière le refuge. Et en effet, une belle balise nous en donne la preuve formelle...
Penauds et agacés, nous nous mettons vite en route. Les nerfs vont-ils tenir toute une journée ? Rien n'est moins sûr...
Sentier de la corniche des Alhas.
Prise d'eau de Saussouéou.
Ça y est, nous y arrivons. Non, pas à la fin de l'étape ! Nous en sommes d'ailleurs plutôt loin. Mais nous arrivons plutôt au pétage de plomb, celui qui devait arriver tôt ou tard.
Ressituons le contexte : ce jour-là, il y a une grosse étape, le matin, nous avons perdu presque une heure en se perdant, là, nous arrivons à la fin d'un sentier qui monte en lacets assez raides. C'est vu ?
Alors forcément, nous sommes un peu exténués et nous avons chaud, nous transpirons et alors les mouches, elles, n'ont à ce moment-là rien d'autre à faire que d'aller se coller sur nous... Et dans cette situation, certains sont plus sensibles que d'autres...
Puis, bien consolés par la pause pâté, nous repartons.
Sur les flancs de la montagne opposée, nous assistons au passage du petit train d'Artouste.
Un sentier défile devant nous.
Et un regain d'ardeur s'élève dans les mollets... Les mouches n'ont qu'à bien se tenir...
Une courte pause vitamine C et ça repart de plus belle.
Chuuuuuuuut, des marmottes !
C'est vrai qu'ici, les marmottes, elles doivent être bien tranquilles : nous n'avons pas croisé un seul pèlerin.
Bon, là ça grimpe un peu alors nous allons peut-être ralentir la cadence.
Bon, bah, y'a plus qu'à y aller à cette hourquette.
Ayé, c'est fait !
Vue sur le lac d'Anglas.
On dirait que ça se couvre...
Lac d'Anglas.
Gourette.
Tout compte fait, vus la fatigue, l'état d'esprit et la longueur de l'étape, nous avons plutôt bien géré !
Au refuge, nous sommes bien accueillis par la gérante et son chien, un berger des Pyrénées un peu impressionnant mais qui s'avère rapidement bien inoffensif.
Au dîner, nous partageons le repas avec une famille du Tarn et Garonne, très amicale qui, comme nous, vient chaque année faire un petit bout du GR10. Nous sommes impressionnés : partir faire de la randonnée en famille, ça ne doit pas être rien, il doit bien falloir motiver ses troupes. Pourtant, eux ne semblent pas avoir besoin qu'on les motive : ils ont l'air tous très volontaires et heureux de cette expérience. Il faut dire que la bonne humeur semble être la règle : les charriages et plaisanteries n'arrêtent pas. Toutefois, ils ont l'air de rester raisonnables et bien organisés.